City Hall : La plume plus forte que l'épée
Préambule
Cela fait un petit moment qu'un violent doute m'assaille au sujet d'une peuplade, et il ne s'agit pas des kényans (si si, j'ai osé...), mais plutôt de ces diables de Montpelliérains.
Ce renard de Reno réussissait à servir une
histoire parlant à tous ceux qui vivaient le quotidien d'un lycéen français, galères scolaires, potes, amourettes...
Mais Dreamland, c'est surtout une ode au rêve dans des environnements
familiers, (en particulier si vous vivez à Montpellier). Terrence, le héros à des journées bien chargées et, chaque nuit, parcourt librement le royaume
des rêves depuis qu'il a vaincu sa peur du feu. Je reste fan malgré une déconvenue rageante sur le stand de Pika à la Japan Expo 2012 qui m'a notamment empêché de remettre le fanart ci-dessus à l'auteur.

Graphiquement décalée et dotée d'une action épileptique, cette BD
aux influences métissées prend place en France, dans un futur pas si
éloigné que ça, où les majors règnent en maitre sur l'industrie
musicale, imposant une musique formatée et aseptisée à une population
biberonnée à la télé réalité.
Une sorte d'idiocracie musicale à la
française que Josh et Anna, deux jeunes bien véners, vont tenter de
défoncer à grands coups de gratte rageuse. La série est aujourd'hui achevée en 8 tomes chez Ankama mais continue sous forme de BD numérique sur le site de Spunch Comics avec tout plein de belles Bédés, de dessinateurs très swags.
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La "sexycace" de ma sempaï (Japan Expo 2012) |
Et comme on le dit, jamais deux sans trois et c'est à l'occasion de la Japan Expo 2012 que j'ai de nouveau pris une praline occitane. Son nom, City Hall. Les responsables, Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre.
The Papercut Chronicles

"Oh la repompe éhontée sur Death Note !" pourraient s'écrier certains d'entre vous, qu'ils se détrompent tout de suite. Si Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre semblent être de grands fans de leurs homologues japonais Tsugumi Oba et Takeshi Obata, l’œuvre du duo nippon à laquelle ils ont le plus emprunté est plutôt bakuman pour les caractéristiques physiques des héros et les rapports qu'ils entretiennent.
En effet, dans City Hall, l'écriture constitue une arme, mais les écrivains n'ont pas un pouvoir de vie et de mort direct sur leurs congénères : s'ils veulent ôter la vie, ils doivent le faire par le biais de Papercuts, des êtres nés de leur plume et de leur imaginaire.
Après l'interdiction du papier, ces êtres disparurent de la circulation, puis de la mémoire des Hommes...jusqu'à ce qu'un incident aux circonstances troublantes ne survienne et ne précipite les héros de l'histoire dans une aventure où se mêleront dangers, sombres machinations et complots bien anxiogènes.
Hommes de lettres
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Malcolm "X" Little |
Dans un monde où la vivacité d'esprit constitue une arme potentielle, quoi de plus normal que de retrouver en figures principales, deux des plus grands écrivains de leur époque : le téméraire et
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Action, ré(d)action, tel est le quotidien de Jules et Arthur face à des imprévus en cascade |
Copie parfaite ?

Le premier de ces points noirs concerne donc l'humour, omniprésent dans City Hall, il rompt avec la gravité des évènements et est souvent le fait de Jules et Arthur. Le "problème", pour moi, vient de la pureté, de la gentillesse de cet humour et de nos héros, même s'ils sont capables de faire preuve d'espièglerie.
Il n'y a pas de place pour le cynisme dans le cœur de nos deux amis et leur alignement est définitivement positif, tout comme celui de leur alliée, la sexy Amélia Earhart, célèbre aviatrice américaine qui récupère au passage des dons de tireuse émérite (décidément, City Hall regorge de femmes fortes).
Seuls les personnages secondaires et les "méchants" bénéficient d'une lecture à plusieurs étages et, du coup, en deviennent bien plus intéressants.
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Faites pas ces têtes là, je vous aime bien hein (surtout Amélia en fait) |
Heh, cela est-il vraiment un défaut de vouloir livrer une œuvre marquée d'optimisme et de bonne volonté ? Ce n'est pas plus mal de temps en temps d'avoir affaire à de vrais héros, comme ceux des dessin animés de notre enfance, mais je pourrais comprendre que cela puisse mal passer pour certains cœurs asséchés.
Verdict
Pas de véritables défauts donc pour ces deux premiers tomes de City Hall, et je dois dire que je suis assez impatient de voir la suite prévue pour le printemps 2013, surtout depuis que Guillaume Lapeyre a annoncé que si cet arc constituait bien une trilogie, cela ne signifiait pas la fin de la série (interview disponible sur le site de Luxuriantbd).Un must have pour les fans d'uchronies aux senteurs de steampunk, d'aventure à l'ancienne et d'univers aux backgrounds et personnages bien fouillés.
Merci encore une fois à Ankama d'avoir permis cette alchimie audacieuse entre BD franco-belge et manga, en ne se focalisant non pas sur les conventions ou la tendance du moment, mais bel et bien sur le talent et les idées.
Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre signent avec ce mélange des genres, une des plus belles surprises de 2012.
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Les auteurs dans leur environnement steampunk signé par l'asso Steamrocket (Japan Expo 2012) |
Vive Montpellier, vive Roubaix et surtout vive la bande dessinée, sans carcans ni frontières !
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Fanart de votre serviteur pour les auteurs |
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Dédicace des auteurs pour votre serviteur |
Fiche produit
Titre : City Hall
Nombre de tomes : 2/3
Année de publication : 2012-
Editeur : Ankama
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