-Test Jeu Vidéo - Blue Estate : transmédia transgressif
Introduction
Le jeu tournait alors sur PC dans une version bêta et mettait en avant son utilisation du fameux Leap Motion, l'outil de reconnaissance de mouvement pour PC ainsi qu'un humour totalement décalé.
8 mois ont passé depuis et le jeu est désormais sorti sur Playstation 4, sans leap motion mais avec une manette dotée d'un système de reconnaissance de mouvement et un humour toujours aussi grinçant. Mais cela suffira-t-il à en faire un grand jeu ou même, à défaut, une bonne adaptation ?
Blue Estate Origins : la finesse c'est pour les faibles
Avant d’entrer dans des considérations techniques plus ou moins objectives, soyons clairs : s’il y a une chose qu’on ne pourra jamais reprocher à Blue Estate, c’est bien son honnêteté.Blue Estate The Game est un vrai défouloir complètement déjanté : amateurs de politiquement correct, entrez à vos risques et périls !
C’est simple, depuis les premières présentations du projet,
jamais le jeu du studio He Saw ne s’est prévalu de réinventer la roue en tenant
LE jeu révolutionnaire. Leur communication -discrète- portait surtout sur leur
volonté de proposer une expérience de jeu fun et respectueuse de l’esprit du
comic book d’origine.
Dans ces deux cas, la promesse est largement tenue, Blue
Estate The Game est un vrai défouloir complètement déjanté : amateurs de
politiquement correct, entrez à vos risques et périls !
![]() |
Le menu d'accueil donne le ton. |
Cette dimension se retrouve dans le jeu vidéo qui nous permet
de retrouver la plupart des personnages rencontrés dans les pages de la BD dans
une histoire située chronologiquement avant les faits racontés dans le tome 1. Une logique Transmédia dans laquelle on aurait aimé voir une plus grande implication d'Ankama l'éditeur français du comic book, notamment au niveau de la communication, hélas les voies de la gestion des droits sont impénétrables...
Tout commence lorsque le fils dégénéré du parrain local
déclenche une guerre des gangs en ravageant le club de mafieux chinois juste
pour récupérer sa strip-teaseuse de petite amie. Vont alors s’enchainer en 4 petites -mais intenses- heures de jeu des
situations toutes plus démesurées et grotesques (dans le « bon » sens
du terme) les unes que les autres et blindées de clins d'oeil à la pop culture, les meilleures se situant dans les niveaux où on incarne le second personnage jouable...et ce n'est pas par communautarisme primaire que je dis ça !
![]() |
Le niveau en Jamaïque regorge de "méta-préjugés" |
Fusillade explosive dans le sanctuaire d’une secte adoratrice d’un dieu-chihuahuas, combats clandestins dans
une enseigne de restauration rapide
spécialisée dans le poulet, vol d’un plant de cannabis sacré à une horde
de jamaïcains énervés (non, non, il n’y a aucun préjugé)…rien ne semble jamais trop gros et on se prend à se demander ce qui va nous tomber sur la tête au prochain tournant.
D'aucuns diront que les gars du studio He Saw en font trop, les amateurs de blagues potaches, eux, seront aux anges, le fait est que Blue Estate ne s'économise jamais sur la gaudriole.
Maintenant, c'est bien beau de faire le pitre, mais qu'en est-il du jeu en lui-même ?
Système de jeu : un chemin pavé d'or ?
la manette réagit merveilleusement bien et propose une utilisation sympathique du pavé tactile pour le corps à corps et les interactions avec le décor.

Une interrogation toute légitime car, ne nous le cachons pas, Blue Estate The Game est un rail shooter tout ce qu'il y a de plus classique : on passe de tableau en tableau, ne contrôlant que le bras armé du héros et ses mises à couvert, en éliminant des vagues d'ennemis à l'intelligence artificielle particulièrement limitée. C'est la qu'intervient la reconnaissance de mouvement...à la Dualshock 4. Car oui, pas question d'utiliser le Playstation Move qui avait pourtant fait ses preuves sur des jeux similaires comme House of the Dead : Overkill - Extended Cut.
La raison ? Selon les développeurs, une meilleure réactivité à la manette qu'avec le Move.
Loin de moi l'envie de remettre leur jugement en question, d'autant plus que la manette réagit merveilleusement bien et propose une utilisation sympathique du pavé tactile pour le corps à corps et les interactions avec le décor.
Rien à redire sur ce choix donc, mis à part un réticule capricieux nécessitant d'être recentré régulièrement sous peine de tirer à côté de ses cibles. Ce n'est pas dramatique en soi, mais cela fait malheureusement sortir de l'action frénétique du jeu, rompant le sentiment d'immersion. Dommage.
Concernant les graphismes, si Blue Estate n'est pas le plus beau jeu de la PS4, la modélisation des personnages est plus qu'honorable, faisant honneur aux mimiques et plastiques de ces phénomènes de foires. Mention spéciale aux décors, fourmillant de détails et d'éléments destructibles, y compris les précieux abris où vous vous mettrez à couvert pour éviter de prendre une boulette mortelle.
Verdict
13/20 pour les profanes du comics
15/20 pour ceux l'ayant déjà lu ou sensibles aux ambiances déjantées (les vrais quoi)
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Commentaires : Hate it or Like it but Say it !