Les mangas à lire le 21/12/12 (et même après) pour vous mettre dans l'ambiance

Entasser des tonnes de vivres dans un bunker family-size, s'entrainer au tir avec des ex forces spéciales bosniaques, apprendre à faire du compost avec son caca pour alimenter son générateur personnel...Vous savez à peu près tout ce qu'il faut faire pour survivre à un scénario de fin du monde, sauf une chose : Que devez-vous lire pendant ces heures sombres ?

Heureusement, Nekofurioso garde la tête froide et vous balance à la veille de la fatidique échéance, sa liste de mangas bien anxiogènes à lire le 21/12/12.

Le Berceau des esprits


Sanbe Kei n'aime pas les adolescents, nous le devinions en lisant L'île de Hozuki, son précédant titre mettant en scène les pensionnaires d'une sorte de pension pour enfants "inadaptés socialement". Coincés sur l'île et sans moyens de communication, les pauvres bambins (dont une petite aveugle) vont passer par une série d'évènements aussi éprouvants physiquement que psychologiquement jusqu'à un dénouement assez "inattendu".
Dans Le berceau des esprits on prend la même recette d'ados pris au piège dans un lieu hostile, mais avec une dimension encore plus oppressante flirtant avec le surnaturel  mais aussi bien plus sanglante...

Ici, le lecteur est tout de suite précipité dans l'action sans autres formes de procès et découvre une classe de lycéens coincée dans l'épave d'un bateau de croisière en train de couler lentement mais sûrement.
 Il y a mieux comme sortie scolaire hein ? Et comme si ce sale plan ne suffisait pas, nos héros pré-pubères se font courser par un psychopathe muni d'une hache et doté d'une force surhumaine. Haha, vous vous dites que ça commence à sentir le sapin là ? Attendez ce n'est pas fini, au cas où les personnages auraient eu une chance de s'en sortir, l'auteur a décidé qu'une épidémie zombie se répandrait parmi les autres survivants de l'épave.
Ah et j'oubliais, comme dans toute situation bien désespérée, les instincts les plus bas des personnages ressortent, plombant bien leur capacité à collaborer pour s'en sortir, le danger vient aussi de ceux qui partagent votre galère...

Belles bases donc pour ce huis-clos suffocant à ne pas mettre entre toutes les mains mais à conseiller vivement aux amateurs d'horreur et de lutte pour la survie, d'autant plus que le trait et l'encrage de sanbe Kei donnent une dimension supplémentaire au drame qui se déroule. Les proies ont souvent des courbes généreuses et malgré leurs traits juvéniles n'hésitent souvent pas à faire des choix moraux bien dégueulasses pour survire. Les prédateurs, "hommes" ou zombies, ont eux des têtes de psychopathes à vous glacer le sang.



Hips don't lie.

La note de Nekofurioso : Sanbe Kei est un dessinateur que je suis depuis la publication de Testarotho chez Soleil il y a un peu plus de 8 ans. A cette époque déjà il essayait de faire poindre une dimension érotico-horrifique dans ses récits pour des résultats parfois un peu bancals. Depuis qu'il assume pleinement ses penchants glauques, la sauce prend bien mieux, L'île de Hozuki était vraiment sympa et Le berceau des esprits commence sur les chapeaux de roues.
-Une série terminée en 6 tomes au Japon. 5 tomes publiés chez  Ki-oon en France.

I am a Hero


"I am a hero !" tel est le cri de motivation d'Hideo Suzuki, un mangaka loser qui, suite à l'arrêt prématuré de sa série, se retrouve à devenir l'assistant d'un dessinateur de manga érotique. Loser, le terme définit bien notre "héros". Il semble stagner dans sa profession et ses projets sont rejetés les uns après les autres pour cause de personnages principaux trop plats, sa copine ne jure que par son ex (un mangaka bien célèbre, lui). comble du comble, Hideo Suzuki est sujet à des hallucinations et dialogue avec un ami imaginaire pour mieux supporter son quotidien. Ya de quoi bader hein ?
Notre héros tente de garder la pêche envers et contre tout

D'ailleurs vous aussi vous risquez de bader, parce que pour entrer dans l'intrigue de "I am a Hero", vous allez devoir vous engloutir un tome entier où la contamination n'opérera qu'en toile de fond, presque imperceptible, rampante et insidieuse. Ce premier tome s'attarde plus sur le personnage principal pour bien faire comprendre sa psyché au lecteur, l'auteur nous décrit ainsi son quotidien dans ses moindres détails jusqu'à l'explosion de l'épidémie. Ce choix narratif peut déstabiliser, d'autant plus que tout le monde n'a pas forcément envie d'assister à un "vis ma vie de mangaka raté".

Soit vous serez rebutés, soit vous serez pris d'empathie pour ce personnage si vulnérable laissé sur le côté de la route du succès. Un héros ordinaire que rien ne prédestinai à endosser le rôle de survivant en somme. Et c'est cela qui m'a conquis dès les premiers chapitres où on accompagne Hideo Suzuki dans les rares lieux qu'il fréquente lorsqu'il sort de son minuscule appartement : l'atelier de dessin du mangaka qu'il assiste et l'appartement de sa copine. Dans chacun des deux, il est à chaque fois ramené à sa triste réalité dès qu'il a l'impression d'être quelqu'un : sa copine, par exemple, lui rappelle que son ex est, lui, un vrai mangaka et qu'il devrait prendre exemple sur ses travaux.
C'est donc presque avec satisfaction qu'on assiste au début de l'épidémie en se disant qu'elle constitue plus une chance pour notre héros de se sortir de ce quotidien morne et déprimant pour le propulser dans une aventure survivaliste bien prenante et angoissante.

Toi, tu vas moins la ramener bientôt...
La note de Nekofurioso : Ceux qui me connaissent un peu savent que j'accorde une grande attention aux dessins quand je lis une BD. Je devrais donc normalement disqualifier d'office "I am a Hero" tant ses dessins sont "bissextiles". En effet, kengo Hanazawa a un coup de crayon très particulier, forçant les traits des personnages pour leur donner des physiques difformes et des gueules improbables : yeux exorbités, bouches immenses...Un cauchemar pour les amateurs d'anatomie qui a, pour ma part, renforcé mon sentiment d'horreur mais ne m'a pas dissuadé de me plonger dans cette lecture de qualité.
-Une série en cours : 10 tomes parus au Japon, 6 en France chez Kana.

Sanctum


Rendons à César ce qui est à César, l'Apocalypse est à la base un livre biblique décrivant les derniers temps du monde tel que l'espèce humaine l'a toujours connu et l'avènement du Royaume de Dieu. Sanctum justement nous propose de découvrir une autre lecture de la Bible en dévoilant des pans (plus ou moins inventés) obscurs de l'histoire du Christianisme.

Luna Hazuki, une petite fille japonaise, se retrouve à réaliser un pacte avec une entité surnaturelle pour faire revivre sa famille décédée dans un accident de la route. Son petit "contrat" signé, Luna reprend le cours de sa vie de la plus flex des manières et nous la retrouvons 7 ans plus tard à poursuivre ses études aux USA avec un de ses amis d'enfance secrètement amoureux d'elle (oups j'ai vendu la mèche). Les différents récits de pactes avec des puissances surnaturelles l'ont montré : le problème lorsqu'on passe un deal avec des forces occultes, c'est que les caractères en tout petit sont souvent bien vachards et on se retrouve à perdre beaucoup plus qu'on a gagné.
Luna devenue une belle adolescente reperdra donc toute sa famille dans des circonstances dignes de "Destination Finale" et devra en plus fournir des sacrifices à l'entité avec laquelle elle avait signé son pacte...
C'est à ce tournant bien glauque de la vie de notre héroïne que le Vatican et une branche oubliée et persécutée du Christianisme prennent connaissance de son existence et décide de partir à sa recherche. Les premiers, dans le but de l'éliminer pour empêcher l'Apocalypse, les seconds pour l'ériger en incarnation de Dieu sur terre et ramener leur religion sur le devant de la "Cène".

Un joli minois est souvent à l'origine de la perte de l'Homme
Guerre de religions, complots politiques, action survoltée, prêtres armés jusqu'aux dents et plastiques de rêve accompagneront le lecteur tout au long des 5 tomes scénarisés par Masao Yajima et dessinés par Boichi l'auteur de Sun Ken Rock. Je ne sais pas si c'est parce qu'il n'avait pas à penser au scénario mais le dessinateur coréen s'est vraiment éclaté dans cette série, son trait atteint ici son paroxysme au niveau des détails des visages et des décors, c'est simple, chaque page est un vrai régal pour les yeux,. Une œuvre qui ne sacrifie pas son aspect visuel à la profondeur de son scénario à ne louper sous aucun prétexte !

La note de Nekofurioso : L’œuvre s'achevant en 5 tomes, l'histoire a le mérite de ne pas souffrir de décompressions à rallonge. L'intrigue avance à un rythme rapide (parfois trop?) qui ne vous fera pas vous ennuyer un seul instant et vous aurez parfois l'impression de vous retrouver dans un manège à sensation bien remuant. Un must pour les amateurs de bonnes histoires bien tordues et de dessins somptueux avec une petite ambiance à la Hellsing bien sentie.
-Une série achevée au Japon et en France (Glénat) en 5 tomes.

Voili voilou, bonne lecture à vous, pour les angevins qui le souhaitent, on se voit au magasin Planète Loisirs ce Samedi 22/12/12 pour en parler...si vous êtes encore en vie...



Commentaires

  1. Et tu as raison, par contre il est spécial et le premier tome en a rebuté plus d'un. Moi j'ai approuvé mais je suis un gars bizarre donc...;)

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  2. Pas un mot sur "Tokyo Magnitude 8" ? :O Shocking!!

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  3. Aaah "Tokyo Magnitude 8", "Dragon Head", il y avait tant de mangas qui auraient pu y figurer mais il fallait faire une shortlist. Du coup, priorité aux petits derniers ;)

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