David Rubin : mas que un dibujante ! - Partie 1

Préambule


Ma première "rencontre" avec David Rubin remonte au mois de mars 2012, lorsque, dans une de mes phases de recherche de frissons indés européens, je farfouillais dans le catalogue des "éditions Rackham", une maison d'édition qui aura fait ses preuves dans le domaine de la publication de BD et livres illustrés indépendants.
Enfin, je parle de "frissons indés", mais il faut préciser que je suis super frileux et que je ne m'aventure guère plus loin que la surface, les œuvres un peu trop conceptuelles et relevant de la "performance d'art contemporain" me refroidissant encore un peu.

J'étais donc en quête d'une œuvre sortant des codes de la bande dessinée "mainstream" habituelle, mais pas trop cryptique non plus...C'est là que David Rubin est apparu tel une révélation, avec sa réinterprétation de la figure héroïque dans sa bande dessinée "Le héros". En quelques pages, quelques mots, cet auteur Galicien m'emportait dans l'univers mythologique et héroïque d'un Héraclès plus moderne, mais aussi plus humain, plus mélancolique.
Cette mélancolie, je la retrouvais par la suite dans les autres œuvres de l'auteur publiées en français chez le même éditeur : "Le salon de thé de l'ours malais" et "Hors d'atteinte", deux autres excellentes surprises gravitant toujours plus ou moins autour de la figure héroïque et des blessures de l'âme.

J'étais définitivement hameçonné et ma curiosité concernant cet énigmatique personnage, capable de jongler dans une même histoire entre récit super héroïque et drames humains, n'avait de cesse de grandir. C'est ainsi que le 26 juillet dernier je décidais d'alpaguer David Rubin via Twitter pour lui poser plusieurs questions sur ses œuvres, mais aussi sur lui-même. L'auteur espagnol se montra plus que collaboratif et voici ce qui est ressorti de notre échange.

David Rubin, d'encre, de papier et de rage

Nekofurioso :

Tout d'abord, merci de prendre le temps de me répondre. Voici mes premières questions :
1-Avez-vous étudié le dessin en école et quand avez-vous commencé votre carrière ?

2-Quelles sont vos principales sources d'inspiration ?

3-Pourquoi avez-vous l'air si mélancolique dans vos histoires ?

David Rubin :

1-J'ai suivi des cours de design graphique dans une école d'art dans la ville où je suis né, Ourense, mais en ce qui concerne le métier de dessinateur de comics, je suis totalement autodidacte. J'ai commencé à dessiner mes propres histoires pour des magazines et fanzines à partir de 2001, mais ma première BD a été véritablement publiée en 2005.

2-Mes inspirations viennent de partout.
De la BD avec des auteurs comme Kirby, Steranko, Moebius, Pratt, Tezuka, Koike, Kojima, Toriyama, Kago, Miller, Sfar, Ware ou encore Quitely.
Mais aussi d'autres médias comme le cinéma, le rock et la musique électronique, les vidéo clips...enfin, de la vie en général quoi !!

 3-Pour ce qui est de la mélancolie...haha ! Ouais, je le suis un peu. Je crois que c'est parce que le monde est un gros ramassis de MERDE. Je suis mélancolique, mais également FURIEUX !! R&R !!

Nekofurioso :

Wow ! Merci pour ces réponses généreuses !!!

David Rubin : 

Mais de rien !

Un auteur prolifique et international

 

La suite de notre échange se fit par mail et donnera naissance à une prochaine thématique sur l'intégralité de son œuvre. En attendant, voici la liste complète de ses travaux, publiés ou non en France :

-El circo del desaliento (Astiberri, 2005) : récompensé par le first Galician Castelao Comic Award

-La tetería del oso malayo (Astiberri, 2006) / "Le salon de thé de l'ours malais" : nominé au Barcelona International Comic Festival dans les catégories "meilleur album graphique", "meilleur script", "meilleur dessin". Avec cette BD, David Rubin remporta également le prix de "nouveau talent de l'année". C'est cet album qui exporta son succès à l'internationale avec des récompenses telles que le "meilleur album graphique" au KomiksFEST! de Prague (République Tchèque) et le "meilleur artiste de BD étranger" lors du Fullcómics Festival de Sarzana (Italie) en 2009.

-Corazón de tormentas (Polaqia, 2006)

-Cuaderno de tormentas (Planeta DeAgostini, 2008)

-Romeo y Julieta (SM, 2008)

-El monte de las ánimas (SM, 2009)

-Uxío Novoneyra: A voz herdada (Xunta de Galicia, 2010), en collaboration avec le scénariste de comics Kike Benlloch.

-Solomon Kane (Astiberri, 2010), il s'agit d'une version illustrée du roman de Robert E. Howard’s.

-El héroe I (Astiberri, 2011)/ "Le héros 1" (Rackham,  2012), couvert de récompenses tout comme sa suite dont l' Entrecomic Award de la "meilleure bande dessinée Espagnole de l'année" en Espagne.

-El héroe II (Astiberri, 2012)/"Le héros 2" (Rackham, Octobre 2013)

-Beowulf (Astiberri, 2013), son travail actuel en collaboration avec l'auteur espagnol Santiago Garcia.

Mais David Rubin dispose de bien d'autres talents en plus du dessin.
Il a également réalisé le film d'animation  "Spirit of the forest" en 2008 qui fut nominé dans la catégorie "Meilleur film d'animation" par l'Académie du film Espagnol.
Un artiste complet donc qui aura même déjà eu droit, à 36 ans, à un film documentaire sur sa carrière réalisé par le réalisateur espagnol Marcos Nine.

To Be Continued ...

L'article s'étire et s'étire et il reste encore tant de choses à dire sur David Rubin, je vous dis donc à bientôt pour la suite de cette thématique consacrée à l'auteur, si j'ai réussi à piquer votre intérêt à son sujet.






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